Le mot de passe de la chambre est film de genre.

Mon intermédiaire est un réalisateur anarchiste aigri, obligé de tourner des publicités corporate. Il veut que je l’appelle Mouche. Dans le chat anonyme on discute parfois d’autre chose que de clients qui cherchent à me contacter, Mouche a eu le temps de me dire plusieurs fois qu’il détestait l’expression “film de genre”. Je n’aurai pas besoin d’équipement dans la chambre d’hôtel qu’il m’a louée à un faux nom. En y passant avant moi, il a ramené un objet appartenant au fils du client, mais je ne m’en servirai pas. Ça pourrait même casser mon couloir psychique, me maintenir à l’extérieur. Très mauvaise idée, Mouche pensait m’aider, une bonne intention de sa part. Je suis obligé de me débarrasser de cet étui à lunettes de luxe, qui avait été égaré sur un plateau de tournage, et qui porte avec lui beaucoup plus que la trace de son propriétaire.

Je sors faire un tour dans la rue juste pour trouver une poubelle et me délester de ce poids indésirable. Il faudra que je le briefe mieux la prochaine fois. Tout ce dont j’ai besoin c’est de voir la cible dans les yeux.