Le Liban, bien qu’il ait un drapeau et des institutions politiques, ne répond pas à la définition d’un État.

En l’absence de monopole sur l’usage de la force, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, le gouvernement libanais n’est pas une entité souveraine. La zone frontalière avec le Liban, principalement peuplée d’une population chiite hostile, est effectivement contrôlée par l’organisation Hezbollah, qui a déclenché une guerre contre l’État d’Israël le 8 octobre. L’organisation, pour ceux qui l’auraient oublié, est née avec l’arrivée des officiers des Gardiens de la Révolution dans la vallée de la Bekaa à la fin de la première guerre du Liban, et sert encore aujourd’hui de facto comme une milice opérant sous financement et direction iraniens.

Dans une perspective plus large, la Syrie et l’Irak ne répondent pas non plus actuellement aux définitions d’un État, étant donné que diverses milices, armées étrangères et forces militaires locales contrôlent différentes régions de ces pays. Les lignes tracées par Sykes-Picot, basées sur la répartition des zones d’influence et des ressources entre la Grande-Bretagne et la France, n’ont pas résisté à l’épreuve du temps. Les lignes de fracture ethniques et religieuses, la topographie du terrain et la puissance militaire sont celles qui façonnent les véritables frontières entre les différentes populations de la région.

La réalité actuelle, qui nous a amenés à évacuer des dizaines de milliers de résidents de leurs foyers par crainte d’une invasion terrestre d’une milice iranienne - crainte basée à la fois sur les plans opérationnels déclarés de l’organisation et sur l’amère expérience des événements du 7 octobre - nous oblige à recalculer notre approche concernant la ligne frontalière avec l’entité qui s’appelle elle-même l’État du Liban.

Compte tenu des faits suivants :

  1. L’État du Liban a échoué à exercer sa souveraineté dans la région du Sud-Liban.
  2. Une guerre a été déclenchée contre nous depuis son territoire sans aucune provocation de notre part.
  3. Le Liban a échoué et est incapable de mettre en œuvre les résolutions de l’ONU 1559, qui appelle au désarmement des milices dans le pays, et 1701, qui appelle à empêcher l’introduction d’armes et la réalisation d’actes hostiles depuis le Sud-Liban.

L’État d’Israël a le devoir d’exercer sa souveraineté, de protéger ses citoyens et, au lieu de les éloigner de leurs maisons, de repousser l’ennemi loin d’eux.

  • La nouvelle évaluation doit s’appuyer sur l’expérience des onze derniers mois : les localités d’où des missiles antichars ont été tirés seront évacuées de leurs habitants et incluses dans une zone tampon - il ne faut en aucun cas permettre une menace de tirs antichars et d’armes légères sur les maisons des citoyens israéliens.

  • Il faut prendre le contrôle des zones permettant une domination par le feu et l’observation de nos localités, ainsi que des zones qui, en raison de leur relief et de leur couverture, pourraient servir de voies d’infiltration.

Une zone tampon renouvelée, libre de population ennemie, est une nécessité urgente et c’est la chose la plus juste et la plus appropriée à faire, tant du point de vue sécuritaire que politique et moral.

Ci-joint une proposition possible pour un nouveau tracé frontalier : dans la zone du secteur oriental, on ne peut tolérer l’encerclement de Metula et son attaque de tous côtés, ainsi que les attaques antichars contre les localités proches de la clôture comme Kfar Yuval, Dan et HaGoshrim. Il faut étendre le contrôle sur les zones dominant nos localités et éloigner la population ennemie de la région.

Le principe est d’éloigner la population ennemie chiite et de s’appuyer sur des lignes topographiques nettes qui permettent une défense efficace. Nous ne devons pas revenir à un scénario d’évacuation supplémentaire de localités israéliennes à la frontière nord. Il est de notre devoir de mettre à jour la ligne frontalière face à l’entité libanaise qui ne répond en aucune façon à la définition d’un État.